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[M-E 001] Blackfoot > Highway song- Live

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Message  Kaptendonc Dim 20 Mar - 3:27

Je ne savais pas trop s'il fallait mettre ça dans "metal" ou "pas metal", enfin bref on s'en fout, c'est juste un vieux truc que je viens de reécouter comme ça pour voir si ça tient toujours la route, et en fait oui ça la tient, la route, et même l’autoroute !

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BLACKFOOT
“Highway Song - Live”

Wounded Bird Records

Le Rock Sudiste, voilà un style qui, paraît-il, a bien marqué son époque, mais dont les groupes afférents peuvent se compter sur les doigts d’une main: Lynnyrd Skynnyrd, 38 Special, Point Blank, Outlaws, et... Blackfoot. On peut éventuellement ajouter les barbus texans de ZZ-Top (avant qu’ils ne fassent de la daube commerciale) et The Allman Brothers Band, qui d’après la légende ont été les premiers à introniser le style: leur fameux hymne “Whipping Post” aurait été écrit sur une table à repasser dans une sombre chambre d’hotel de Floride par un Greg Allman bien allumé aux amphètes et au Whiskey, et dont le frère Duane Allman, qui ponctua le morceau des éclats de sa guitare tranchante, halluciné seulement par des rêves de vitesse et de liberté, s’est tué à moto quelques années plus tard, ce qui aurait inspiré à Lynnyrd Skynnyrd le célèbre incontournable morceau “Free Bird”, toujours selon la légende, mais il faut dire que là-bas, au pays des Cow-boys, les légendes fleurissent aussi aisément que les cactus aux abords du désert. On raconte aussi que Ronnie Van Zant, le chanteur décédé du légendaire groupe georgien au nom impronnonçable, s’est fait enterrer avec un T-shirt de Neil Young, (ironie du sort ou vengeance vaudou, qui sait ?) alors qu’il avait écrit le fameux hymne “Sweet Home Alabama” justement comme une réponse énervée contre le morceau “Southern Man” de Neil Young”, histoire de bien préciser que les Nordistes n’ont rien a dire sur les Sudistes parce qu’ils ne savent pas de quoi ils causent. Enfin toutes ces histoires qui semblent remonter à la guerre de sécession et aux échanges de coups de feu à la porte des Saloons du côté de la frontière méxicaine semblent à présent n’intéresser plus qu’un genre particulier de vieux hardos décrépis qui ont l’art de porter fièrement leurs santiags et chapeaux Stetson comme s’ils avaient été engagés en tant que figurants dans “El Mariachi” ou “Desperado 2” ou peut-être un remake d’un vieux Western de Raoul Walsh, genre “la Horde Sauvage”, dont j’ignore même si c’était avec John Wayne ou Burt Lancaster (ou peut-être Kirk Douglas ? Charles Bronson ? Clint Eastwood ?) Enfin bref, de là à prétendre que le Rock Sudiste est devenu aussi obsolète et impopulaire que le genre Western au cinéma, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirais pas... Mais revenons-en à Blackfoot, que le magazine Hard-Rock (à l’époque où ils ne faisaient pas encore de la daube commerciale lol) m’a fait découvrir, en citant inexplicablement leur album “Marauder” parmi les meilleurs albums du dernier millénaire. M’étant renseigné, sous prétexte d’un changement de plaquettes de freins, auprès de mon pote Gérard-le-garagiste, qui a quinze ans de plus que moi et qui connaît tout du Hard précolombien, j’ai appris que Blackfoot avait sorti 3 albums: “Strikes”, “Tomcattin” et “Marauder” avant d’entammer une furieuse tournée européenne donnant lieu à l’enregistrement de ce “Live”, qui pète le feu comme dix tonnes de piments rouges dans un chili-con-carne noyé au tabasco. Bref, Gérard m’a filé (en plus d’une facture de parfait gangster) les références du fameux vinyle fort heureusement reédité en CD par un petit label indépendant au nom sympa, c’est donc de celui-là que je vous parle ici en ce moment. Un album Live, et un grand: on entend le public hurler comme s’il pleuvait en permanence des billets de cent dollars et des nanas à poil. Précisons qu’on se trouve là en Angleterre en 1982, du côté d’Edimbourg et de Downington, et que les gars du coin ne devaient sûrement jamais rien avoir vu de pareil de leur vie: des vrais sauvages made in USA, les veines à moitié remplies de sang peau-rouge, et qui se nommaient Ricky“Rattlesnake”Medlocke (chant, guitare), Charlie“Daddy-Long-Legs”Hargrett (guitares), Greg“Turtlehead”Walker (basse, vocaux) et Jakson“Thunderfoot”Spires ( batterie) et qui faisaient à eux quatre autant de barouf que toute les tribus du clan de Sitting Bull réunies pour aller foutre une raclée au Général Custer. Excusez les références historiques yankees un peu faciles, mais il faut bien dire que là on est dès le départ plongé dans une atmosphère largement aussi éloignée de la bourée auvergnate que du nihilisme after-punk ou des joyeux choeurs de l’Armée Rouge. Quant au Metal, on en sent les premiers soubresauts frémir comme les minuscules bulles d’air au fond des bombonnes de nytroglycérine qui ont fait sauter les wagons du train postal de la Southern Railway Co. Le crissement barbelé des guitares, l’impact lourdement dévastateur de la basse, l’égosillement assoiffé du chanteur, le pilonnage frénétique de la batterie, c’est sûr qu’on est ici autant sur le terrain des bisons furieux de la vallée des vautours que sur celui des chevaliers teutoniques des berges du Rhin juste avant qu’Helloween découvre l’art de taillader les citrouilles, pour faire un raccourci rapide, bref ça galope ardamment sans trop se préoccuper des secousses telluriques accidentellement occasionnées, d’ailleurs le public a l’air d’adorer ça, qui claque dans les mains à tout-va. Même les morceaux “bluesy” (notamment une reprise de john Lee Hooker) semblent déchaîner des cris de guerre unanimes et des applaudissements techniquement infalsifiables. Le point culminant de ce ce rodéo de l’apocalypse arrive au dixième morceau, lorsque Medlocke déclare: “now I know what song you wanna hear”, et d’enchaîner les premières notes de “Highway Song” qui donne son titre à l’album, huit minutes trois-quarts de pure folie qui démarre pourtant comme une ballade paresseuse, tout à fait dans la lignée du fameux “Free Bird” de leurs ainés d’Atlanta, et même si le nombre de guitaristes est ici plus réduit, cela n’affecte en rien leur habileté à tisser une mélodie presque poignante, qui se déchire progressivement pour s’emballer dans un tourment de soli et d’accélérations sournoises dont on perd le contrôle un peu avant la fin, quand la terre se met à tourner sous nos pieds, et qu’on se retrouve à ramper au fond d’un canyon crépusculaire où les coyotes et les cougars attendent l’heure du dîner en se pourlêchant les babines. Heureusement on a droit in extremis à une incantation magique du grand sorcier “Howay the Lads”, qui nous remet sur pieds dare-dare, tandis qu’un grand vent de poussière se met à balayer le terrain avec un frémissement d’épines arrachées. Il est temps de reprendre la route, en espérant que le sheriff du coin n’ait pas la gachette trop facile, et qu’à la station Texaco la plus proche, ils aient une bonne réserve d’ Ice-cold Beer. On peut aussi, avant de démarrer, jeter un coup d’oeil au petit texte du livret, signé Dave Lewis, journaliste de la revue “Sounds”, qui se termine par: “Leur musique a plus de dents et de venin qu’une fosse remplie de serpents, et une fois que vous avez été mordu, vous ne voudrez jamais trouver l’antidote”. Voilà résumé en une seule phrase tout ce que j’ai essayé de vous dire sur une très longue page que vous ne lirez peut-être pas jusqu’au bout. (Cela dit j’aurais tout aussi bien pu vous faire un discours très sérieux sur le triste sort de la nation indienne et les conditions de vie dramatiques de la tribu Black Foot recluse dans une minable réserve sans eau et sans électricité au fin fond du Nevada...) Bref, soyez heureux, vous avez échappé à ça ! Mr. Green
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