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[M-E 001] THRASHING EAST LIVE

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Message  Kaptendonc Lun 1 Nov - 20:41

Novembre 1989 - Novembre 2004
L'Allemagne s'apprète à célébrer le 15ème anniversaire de la démolition d'un certain mur...
Joignons-nous aux festivités en reécoutant cet album "Doomsday News / Thrashing East Live"
enregistré à Berlin-Est peu de temps après la fameuse chute du mur,
et qui témoigne merveilleusement bien de cette atmosphère "de bruit et
de fureur" propre aux révolutions et aux grands tournants de l'histoire...

[M-E 001] THRASHING EAST LIVE DN3

Les Allemands ont toujours été très éfficaces pour ce qui est de l'organisation des festivals, et bien avant les Bang Your Head, Rock Am Ring, et autre Wacken, ils avaient instauré ce Doomsday News, dont la 3ème affiche présentait la crème du Thrash-Metal européen de l'époque: KREATOR, TANKARD, SABBAT et CORONER, quatre groupes qui auraient pu se mesurer sans complexes à leurs rivaux américains (Slayer, Metallica et compagnie). Je pense qu'il est inutile de préciser qu'à ce moment-là tout le monde était encore en pleine forme, d'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, et que le style Thrash était pour ainsi dire à son apogée. Ce concert en est une illustration parfaite, étant donné l'engouement du public et sa participation tumultueuse qui a dû faire monter de plusieurs dizaines de degrés la température de la Werner-Seelenbinder-Halle ce soir-là, d'autant plus que le contexte historique avait de quoi insuffler une sacrée dose d'émotion pure à un tel rassemblement.
C'est KREATOR qui ouvre le bal avec un cri de raliement qui semble se répercuter jusqu'en Lettonie et en Ukraine: "It's time to raise the flag of hate", phrase reprise trois fois en écho par un public déjà survolté, tandis que le morceau démarre dans un vrombissement de guitares-bulldozer (dont le son, quinze ans plus tard ne peut que déclencher un soupir nostalgique genre "Ah putain c'était l'bon temps !"), et ça crache le feu de tous les côtés à une vitesse effrayante, Ratratrattt ! Ratratrattt ! Ratratrattt!, et dès qu'une gratte s'interrompt, c'est l'autre qui reprend, puis les deux qui avancent de front et la basse qui fait sans arrêt Papapapam-Papapapam, et la batterie Tchacatchacatchac, et la voix de Mille déchirant le tout comme le plus aiguisé des couteaux de chasse, on n'a sans doute jamais entendu Kreator sonner aussi bien. "Riot of Violence" déboule avec la même énergie avec encore plus de Ratratrattt et de passion, et quand ça se termine brusquement on perçoit le silence comme l'ouverture d'une crevasse juste avant que les cris du public ne viennent la recouvrir d'un filet rassurant. Mais Mr.Mille l'éternel énervé ne semble pas satisfait: "Was ist los, schlaft ihr oder was ?" (vous dormez ou quoi ?) lance-t'il sur un ton moqueur, avant d'annoncer le morceau "Love us or Hate us", qu'il dédie aux pirates du disque et autres salauds qui veulent se faire du fric avec le Heavy-Metal. Pas le temps de savoir si le message est passé, car déjà le Ratratrattt rugit et ratisse d'un seul élan tout ce qui bouge, Rob Fioretti fignolant la dévastation par quelques solos de guitare sulfureux dont il a le secret. Une belle intro accoustique pour le morceau suivant "Behind the mirror" qui sera malheureusement le dernier, car il est évident que pour faire tenir quatre groupes sur une heure d'enregistrement il aura fallu couper aux ciseaux pas mal de kilomètres de bande. Kreator est d'ailleurs privilégié par rapport aux autres, car il a 4 titres de sélectionnés, alors que les autres n'en ont que 3. (On peut toujours espérer une reédition "version longue" et pourquoi pas...un DVD ?)
C'est TANKARD qui prend le relais en s'annonçant par un "Hallo Berlin !" des plus chaleureux. D'ailleurs parmi tous les groupes présents à ce festival, Tankard est sans doute celui qui met le plus de coeur à communiquer avec le public et à l'entrainer à chanter avec lui, ou simplement à exprimer de joyeux Hey! hey! hey! hey! en l'honneur de la disparition définitive du "Scheisse Mauer !". La grosse surprise c'est que le groupe assure aussi pas mal au niveau musique, et ceux qui pensaient comme moi que Tankard n'était qu'un groupe de déconneurs qui vouent un culte à la bière (voir leur dernier album: "B-Day") seront étonnés par la puissance instrumentale et la force de frappe cataclysmique de ces cinq musiciens qui sans doute n'avaient pas encore ingurgité une trop grande quantité de bière à l'époque, ils étaient encore dotés d'un ventre plat et d'abdos conséquents, et de pas mal d'autres muscles leur permettant de produire un vacarme tout à fait appréciable et aussi speedé que du Megadeth sous amphétamines. (Woaouh, le solo sur "Alien" !) Il n'y a que le chanteur qui soit un peu lourdeau et ses vocaux monotones deviennent un peu poussifs à la fin, mais lorsqu'il fait "Hey ! hey! hey! hey!", on ne peut que se joindre à ses beuglements euphoriques, le poing levé, les cheveux en bataille. "Stop the Chemical Invasion" et "Maniac Forces" sont interprétés avec la même conviction frénétique, et c'est sur les hurlements de plusieurs milliers de headbangers à moitié devenu fous que la prestation tankardienne s'achève "bis nexte mal !"...
SABBAT a un peu plus de mal à s'imposer, déjà du fait qu'il s'adresse au public en anglais, même avec des mots que n'importe qui peut comprendre: "Now this fucking Berlin Wall has come down at last !", mais aussi parce que son thrash est loin d'être aussi percutant que celui de ses confrères. Le chant de Martin Walkyier est excécrable et se réduit souvent à une sorte de récitation hachée (la preuve qu'il a bien fait d'aller fonder Skyclad, car le Folk-Metal semble mieux convenir à sa voix) et les autres membres ont un jeu plutôt fatigué, même Andy Sneap qui, à part un bon solo sur "I for an eye", semble complètement absent (on comprend qu'il a lui aussi eu raison de quitter le groupe pour se consacrer à la production, notamment pour Machine Head et Nevermore). Le dernier morceau est plus symbolique qu'autre chose, puisqu'il s'intitule "Remember those who died", mais si les paroles sont chargées d'un lourd contenu émotionnel, la musique qui les supporte semble crouler sous l'effort, et avancer à la vitesse d'un autocar de touristes à l'approche de la frontière, bref on est content que ça se termine.
Surtout qu'après ça, il y a CORONER, et c'est comme un sorbet à la menthe après le plateau de fromages, si je peux me permettre ce genre de métaphore gastronomique, mais au niveau de la fraicheur et du raffinement, c'est exactement ça. Il y a cependant un gros problème au niveau du son, je ne sais pas ce qui s'est passé mais on dirait que les trois quarts des micros se sont fait la malle, et que le reste est enregistré avec un pot de yaourt relié à une ficelle. On n'entend presque pas le chant, déjà que la voix de Ron Royce est particulièrement caverneuse, mais là on dirait qu'elle sort d'un placard à balais. Heureusement que la guitare est au contraire bien en avant, et chaque fois que Tommy Baron nous gratifie d'un solo, on pourrait se prosterner jusqu'à terre sans hésiter une seconde. Les morceaux joués sont "D.O.A.", "Absorbed", et "Read my scars" dont le riff est beaucoup plus rapeux que la version studio. En fait, étant un vieux fan de Coroner, j'avais surtout acheté cet album à cause d'eux, mais je me suis vu frustré par la durée trop courte et la qualité sonore déplorable de leur prestation. Dommage, car le peu qu'on en entend est du domaine de l'illumination absolue, et même le public semble s'être statufié dans une écoute quasi-religieuse que rien ne pourrait venir troubler sauf l'extinction des feux. Mais il est vrai que dans de telles circonstances, le choix de Coroner en clôture de festival n'est pas des plus judicieux, on se serait attendu plutôt à voir Sodom ou Destruction !
L'album a été mixé en 1990 par Klaus Knapp et commercialisé par le label Noise-records. On doit encore pouvoir le trouver dans les bonnes boutiques de souvenirs, surtout celles spécialisées dans les productions d'avant la Glasnost...

salut
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