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[M-E 002] "Spécial guitare"

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Message  Kaptendonc Sam 7 Jan - 21:17

SPECIAL GUITARE
[M-E 002] "Spécial guitare" Grat25is

De Richie Blackmore à Steve Vai, en passant par Kirk Hammett, Alexi Laiho ou Eric Rutan, les champions de la six-cordes sont volontiers exubérants. Ils apprécient les poses arqueboutées, les grands écarts et les sauts en longueur, les crispations des phalanges et les grimaces d’extase. Ils s’abandonnent souvent avec une frénésie forcée dans des accélérations trémulatives, des masturbations en cascade et de périlleux titillements des cordes aigües dont les distorsions confluent en larsens marshallisés qu’un public instantanément conquis acclame sans relâche. Mais il en est d’autres, plus discrets et nettement moins névropathes, qui préfèrent se tourner vers une richesse intérieure pour délivrer des gammes d’émotions aux résonnances plus feutrées. Voici quelques exemples de la seconde catégorie, dont les albums chroniqués ci-dessous ne décevront certainement pas les amateurs de bonne gratte.



[M-E 002] "Spécial guitare" Rory1js
RORY GALLAGHER
“Top Priority”

(RCA 1979)
L’alcool l’ayant tué tôt, il y a déjà une rue française qui porte son nom (à Ris-Orangis), hommage bien mérité pour ce guitariste humble et généreux, qui jouait sa musique pour la partager, bien plus que pour être admiré des foules. Ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène n’en douteront pas une seconde, tant il se donnait à fond et pouvait jouer à s’en déchirer les doigts. Sur ses albums, on ressent la même vivacité contagieuse, surtout ceux de la fin des seventies, qui ont largement contribué à donner ses lettres de noblesses au style Blues-Rock. Ainsi “Photo Finish” sorti en 78, et plus encore ce “Top Priority” paru dès l’année suivante, s’éloignent nettement du pur Blues de ses débuts pour aborder un ton plus musclé, presque Hard par moments. Les morceaux y sont débités avec une énergie bûcheronne en riffs simples, efficaces, agréables à jouer (essayez voir celui de “Bad Penny”, c’est presque “Smoke on the Water” à l’envers), mais lorsqu’il part dans un solo, on en reste joyeusement ébahi, en sentant les notes grimper à toutes vitesse sur des sentiers escarpés où l’on aurait bien du mal à le suivre. Contrairement aux gratteux de Metal, son jeu n’a rien de linéaire ou de rallongé, les soli sont relativement brefs mais regorgent d’un feeling bouillonnant. Sa vieille Stratocaster produit toujours le même son cru et facilement reconnaissable, et sa manière d’attaquer les cordes témoigne bien de sa pratique parallèle de la mandoline et du sitar. En fait il joue presque sur des bases accoustiques, en utilisant très peu d’effets de feedback ou d’écho, et avec une distorsion tout ce qu’il y a de plus ordinaire, ce qui ne l’empêche pas de produire des chorus en glissade et des enchaînements de notes joliment dentelées. La structure du trio lui convient à merveille, d’autant plus que ses acolytes sont loin d’être des manchots, surtout le bassiste Gerry McAvoy qui soutient et traverse les parties de guitare de sa pulsation parfaitement calculée (sur “Follow Me” c’est assez exemplaire). Au niveau du chant, pas de mauvaise surprise, la voix rude et rocailleuse de Rory est ici à son top niveau, on y sent de la colère ou du malheur selon le climat des chansons, et son vieil accent irlandais colore d’une sincérité rurale aussi bien les titres lents (“Off The Handle”, avec de l’harmonica en prime) que ceux plus rock’n’roll (“At the Depot”, “Public Ennemy Nr1”, “Hell Cat”) ou les mid-tempo qui ont presque un côté rock sudiste, peut-être dû à son goût pour le whisky, et qui étaient acclamés à grands cris à ses concerts (“Philby”, “Bad Penny”, “Wayward Child”). L’album a été, comme le précédent, enregistré au Dierks studio en Allemagne, et le son est plutôt correct. Sur la version remastérisée de 1999 on trouvera deux titres inédits, et dans le livret des commentaires assez concis de chaque morceau par son fils Donald. Je vous conseille également un album plus ancien: “Against the Grain”, et le dernier qu’il a enregistré: “Fresh Evidence”.



[M-E 002] "Spécial guitare" Peter4sr
PETER GREEN
“White Sky”

(Rhino Records 1982)
Toujours vivant mais plus tout jeune (il est né en 1946), ce guitariste britanique possède un CV honorable, puisqu’il a fait partie des Bluesbreakers de John Mayall (remplaçant Eric Clapton haut-la-main) et du premier line-up de Fleetwood Mac. Suite à des abus de LSD, il a disjoncté à la fin d’un concert et lègué sa gratte au jeune Gary Moore, avant d’aller passer un paquet d’années en hopital psychiatrique, dont il sortira transformé, assagi: “I won’t play the fool no more”, promet-il en effet sur son premer album solo sorti en 1979, qui sera suivi dans la foulée par trois autres, dont ce “White Sky” au climat floconneux qui lui correspond bien. En effet, le jeu de guitare de Peter Green est extrèmement calme et se caractérise par une grande délicatesse, ainsi qu’un toucher caressant qui ferait croire qu’il porte en permanence des gants de velours. La façon dont il frôle les cordes avec douceur et nonchalence est inimitable et lui permet par ailleurs d’installer une atmosphère de quiétude lascive, qui n’a d’égale que la gravité lointaine de sa voix. C’est le ton d’un homme tranquille, fatigué et revenu de tout, qui se fait entendre ici, à travers des morceaux d’un style très laid-back, voire de véritables ballades, ce qui n’empêche pas cet album d’avoir une allure générale assez proche d’un bon rock mélodique à l’américaine. Chansons d’autoroute, complaintes voyageuses, mélodies désanchantées qui se succèdent sans excès de vitesse ni incidents de parcours. Les soli sont sobres, élégants et harmonieux, parfois fondus dans un petit nuage d’orgue qui ramène une touche seventies pas franchement déplaisante. “Time For Me To Go”, “Shining Star” ou “It’s Gonna Be Me” séduiront les amateurs de JJ Cale et de Mark Knopfler, tandis que “I’m a Clown” rappellera à certains les tendres climats de l’album “The River” de Bruce Springsteen. Mais le son de la guitare est assez unique pour rehausser toutes les compositions d’un éclat semblable au givre dans la lumière du matin. Le dernier morceau est un instrumental qui semble ne jamais vouloir s’arrêter. Pourtant après cet album, Peter Green a sombré dans une nouvelle période de dépression, d’où il n’est sorti qu’à la fin des années 90 pour former le Splinter Group, avec lequel il joue encore aujourd’hui, relooké en gros patriarche souriant coiffé d’un calot.



[M-E 002] "Spécial guitare" Robin5gb
ROBIN TROWER
“Victims of the Fury”

(BGO Records 1980)
Autre vétéran toujours en activité, Robin Trower fut l’un des guitaristes de Procol Harum, groupe assez pompeux qu’il a fort heureusement quitté en 1971, le jour ou il a échangé sa Gibson LesPaul contre une Fender Stratocaster du même modèle que celle de Jimi Hendrix. Ses premiers albums solo (“Bridge of Sights”, “For Earth Below”, “Long Misty Days”...) sont d’ailleurs très emprunts de cette influence, avec des longs passages instrumentaux pleins de soli torsadés, mais sur cet album plus sobre où sa formation est réduite à un trio, il parvient à synthétiser ses compositions de manière à en faire de très bonnes chansons, notamment “Roads to Freedom”, “Jack and Jill”, “Madhouse”, et surtout “Victims of the Fury”, splendide hymne pacifiste qui donne son titre à l’album. Avec leur son grave et dépouillé, ces morceaux s’incrustent dans vos têtes au fur et à mesure de leur progression, pour y faire vibrer la déflagration brûlante de leurs refrains. Riffs chuintants, pédale wha-wha à fond, basse bourdonnante et voix burinée, tous les éléments sont présents pour donner à ces titres un carractère solide et intemporel, car même s’ils évoquent encore le style des power-trio à la Cream, de par leur tonalité légèrement 70’, ils annoncent quand même la lourdeur d’une nouvelle décénie et la fin des dérives psychédéliques de tout acabit. Certains tics copiés à Jimi Hendrix sont encore détectables, surtout sur les titres lents où Trower ne se prive pas de se lâcher dans des soli de haute précision, mais les morceaux ne dépassent guère 3 minutes, et c’est même assez gênant de sentir que leur fin est shuntée abruptement, alors que cela n’aurait pas été déplaisant de les entendre s’achever d’une manière plus naturelle. Cet album a été reédité en 1997 sous la forme d’un double-CD contenant aussi “Caravan to Midnight” qui le précède chronologiquement et qui lui ressemble assez, en plus bluesy.



[M-E 002] "Spécial guitare" Frank9xh
FRANK MARINO
“Full Circle”

(Steamhammer 1986)
Egalement sous perfusion hendrixienne, le canadien Frank Marino était le leader du groupe Mahoganny Rush qui, même s’il était moins connu que Nazareth, Blue Oyster Cult ou Huriah Heep, a quand même marqué de son empreinte ferrugineuse un gros chapitre de l’histoire du HardRock. Mais c’est un Marino solitaire et plus serein que l’on retrouve ici avec une dizaine de compositions joliment balancées, chaleureuses et sans prétentions, chargées d’une fougue bien heavy-rock (“Breaking Away”, “Razor’s Edge”, “Hang On”) ou d’une accroche mélodique plus Pop (“Imagine”, “Long Ago”), mais toujours remplies de superbes soli qui attestent de l’extrème dextérité du bonhomme. Les notes s’enroulent en colimaçon à une vitesse assez surprenante, décrivent des arabesques astucieusement équilibrées, ou se réduisent à des mélodies d’une extrème sensibilité (la ballade “Love Lost”) qui font très vite oublier la présence parfois inutile des claviers. Mais le véritable trésor que recèle cet album est une longue pièce épique (“Full Circle”) qui commence et se termine sur un rythme à la Bolero de Ravel. Par ce tour de force de plus de 11 mn, qui n’a vraiment rien d’une improvisation hasardeuse, le guitariste-chanteur nous montre qu’il a également beaucoup de talent pour installer une ambiance et la structurer d’une manière parfaitement harmonieuse, avec une progression très lente dans la montée du couplet, une explosion du refrain, une reprise du thème et plusieurs bifurcations instrumentales (basse, orgue, piano) qui se rejoignent dans un final habile et apaisé. Dommage qu’il n’ait pas continué sur cette voie, mais apparemment il était plus intéressé par une reformation de Mahogany Rush (l’album “Eye of the Storm” sorti en 2001) et les inévitables concerts à fort parfum de nostalgie qui en ont découlé.
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Message  Kaptendonc Sam 7 Jan - 21:19

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[M-E 002] "Spécial guitare" Uli5og
ULI JON ROTH
“Transcendental Sky Guitar”

(SPV 2000)
Lui non plus ne s’est jamais complètement remis du passage de Jimi Hendrix sur la planète Terre, au point de porter en permanence une tenue vestimentaire presque similaire à celle du “maître”: longue tunique bariolée, pantalon pattes d’eph’ et bandana, un déguisement qu’il assume apparemment depuis son départ de Scorpions, soit juste après la tournée japonaise qui lui a fait découvrir l’usage du kimono et la spiritualité boudhiste. J’ai l’air d’ironiser un peu au sujet du personnage, mais son extrème vélocité m’emplit pourtant d’admiration et de respect. Fluidité, c’est le mot qui convient le mieux pour parler de la manière avec laquelle des centaines de notes ruissellent d’entre ses doigt furtifs, tandis qu’il agite béatement sa moustache en souriant au dessus du manche de sa “sky guitar”, un modèle unique fabriqué sur commande et dont le design évoque plus ou moins le symbole du Yin et du Yang. Dans le même esprit de dualité, ce double-album sorti au début du nouveau millénaire est divisé en deux chapitres: “The Phoenix” (Live-pieces) et “The Dragon” (Encores & Improvisations), qui dévoilent sur une totalité de 25 titres les différentes facettes du talent d’Uli Roth aussi bien en concert qu’en public, avec des morceaux de sa propre composition ou des reprises d’Hendrix et de grands compositeurs classiques. Evidemment on n’est pas très loin de Rhapsody lorsqu’il s’attaque aux Quatre Saisons de Vivaldi ou à la Neuvième de Beethoven, c’est pourquoi on préférera ses interprétations de Moussorgsky, Mendelsohn, Monti ou Paganini, bien plus dépouillées, sans double-pédale et sans orchestration lourdingue. Nettement meilleures aussi sont ses improvisations à la guitare classique (“Spanish Fantasy”, “Stormy passage”) ainsi que ses compos personnelles de la période Electric Sun (“Hiroshima” et son ambiance tragique), quant aux trois reprises d’Hendrix, elles sont ma foi plutôt appréciables, sauf qu’au niveau du chant ce n’est pas tout à fait ça. Un album un peu bancal donc, mais tout de même bien captivant, qui peut surprendre par la variété de ses ambiances toutes illuminées des éclats d’un jeu de guitare diamantin.



[M-E 002] "Spécial guitare" Wolf4ol
WOLF HOFFMANN
“Classical”

(Drakkar 2003)
Si pour Uli Roth (et aussi Yngwie Malmsteen) les oeuvres de grands compositeurs classiques servent surtout de pretexte à des démonstrations de virtuosité, il n’en va pas de même pour Wolf Hoffmann, l’ex-guitariste d’Accept, qui a fait ici un énorme travail d’adaptation et de relecture de certaines pièces classiques, ne conservant pour certaines d’entre elles que le thème principal ou les transformant d’une manière tout à fait originale. Ainsi la célèbre “Lettre à Elise” de Beethoven devient entre les mains d’Hoffmann un très beau slow-blues langoureux et bien chaloupé, tandis que le thème de “Carmen” de Bizet prend des allures flamenco drôlement audacieuses avec toutes sortes de rebondissements électriques. Le “Bolero” de Ravel devient quant à lui une étonnante pièce prog-metal au rythme lourd où la guitare se distord en tout sens. De même, “In the Hall of the Mountain King” de Grieg est joué avec un riff hard-rock plutôt musclé, alors que le “Casse-noisettes” de Tchaikovski développe davantage une atmosphère arabisante sur un rythme presque reggae. La “Moldau” de Smetana et le “Pump and Circumstance” d’Elgar font également l’objet d’une libre interprétation qui s’oriente assez vers le metal mélodique. Enfin “Western Sky” est un morceau composé par Hoffmann lui-même, qui ne dépare pas trop au milieu de tout cela et permet d’apprécier le jeu assez fluide et sensible de ce guitariste passionné, qui dans le livret s’excuse presque auprès des compositeurs d’avoir ainsi pris la liberté d’arranger leurs créations. Mais on se souvient quand même qu’il avait déjà glissé quelques notes de Beethoven dans le fameux solo de “Metal Heart” qui a largement contribué a faire la renommée d’Accept.



[M-E 002] "Spécial guitare" Snowy1hf
SNOWY WHITE
“Restless”

(Hypertension 2002)
Les amateurs de Hard-Rock doivent certainement connaître aussi un certain Snowy White qui fut guitariste chez Thin Lizzy juste le temps de deux albums (“Chinatown” et “Renegade”), mais qui a également joué avec Pink Floyd et Chris Rea, tout en menant une carrière solo un peu en dents de scie, frisant parfois le très commercial (“Bird of Paradise” en 1983). Mais ici l’homme renoue avec son goût immodéré pour le Blues, et affirme dès le premier morceau: “Blues is the road, yes I know how it feels when the blues is the road you’ve got to drive”. Et nous voilà embarqués avec les White Flames (le nom de son groupe) pour un beau voyage en territoire bluesy, à travers une dizaine de morceaux mid-tempo et parfois balladesques, qui outre une excellente tenue de route instrumentale, s’accompagnent de beaux lyrics (“I don’t care if you slam the door, leave me in the rain, you can cheat me blind, you can lie, but you can’t break my heart...”) et dont l’ambiance de dérive infatigable est soutenue de bout en bout par une rythmique assez sophistiquée, avec basse fretless et percussions diverses (tipiwa drums, udu drum, cowbell, ankle belt, chimes...), au milieu desquelles émerge le son de gratte bien particulier de Snowy White, qui malgré son nom n’a rien de froid, au contraire, ses soli clairs et ensoleillés s’enroulent avec souplesse autour de sa voix comme un vent tiède chargé d’un parfum d’aventure et de grands espaces inexplorés. Il y a trois instrumentaux qui n'ont rien d'ennuyeux, et le dernier morceau “Too Far Away” s’éloigne un peu du genre Blues, ressemblant davantage à ce qu’il faisait sur “Highway To The Sun” sorti en 1994, mais on ne s’en plaindra pas, d’autant plus que son thème rejoint aussi celui du voyage sur les routes américaines. “Restless” est dans l’ensemble un album honnète et plutôt agréable, dont on se contentera bien les jours de grisaille, quand l’hiver s’éternise.



[M-E 002] "Spécial guitare" Roy5jv
ROY BUCHANAN
That’s Why I’m Here For”

(Polydor 1974)
Comme on parle de Blues, je voudrais terminer avec un artiste assez méconnu du grand public mais que les vrais mordus de Blues considèrent comme “Le maître de la Telecaster”, et on ne s’en étonnera guère en écoutant cet album qui nous offre une sacrée démonstration du potentiel mélodieux d’un modèle de gratte généralement relégué au niveau de la rythmique, et qui d’habitude est plutôt utilisé par des groupes Pop-Rock ou New-Wave comme Cure, Police, etc... Buchanan s’est mis à la Les Paul sur ses derniers albums, mais ceux qu’il a sorti durant les seventies portent tous la marque de son jeu inimitable à la Fender Telecaster. Sur “That’s why I’m Here For” (beau titre d’album!), les morceaux en eux-même n’ont rien de révolutionnaire, c’est du Blues très classique, dans le pur style de Chicago, avec les six mesures règlementaires et la vieille tristesse alcoolisée qui va avec (“My Baby Says She’s Gonna Leave Me”, “Home Is Where I Lost Her”, “Please Don’t Turn Me Away”), mais c’est au moment des soli qu’on se prend une claque monumentale en se rendant compte que le nombre de notes a brusquement été multiplié par dix, et que certaines se transforment en miaulements de chat, en stridences de sirène, en bris de verre et en crissements de pneus. La technique de Buchanan est surprenante et assez inhabituelle, du fait qu’il se sert uniquement des résonnances tonales de l’harmonique, au lieu du feedback et de la distorsion (l’instrumental “Roy’s Bluz” en donne un bon aperçu), mais il ne faudrait pas limter son style à ce seul aspect, car une bonne dose de feeling est aussi de mise en permanence, on s’en rendra compte en écoutant sa reprise de “Hey Joe”, beaucoup plus profonde, plus desespérée que l’originale et qui se termine par un solo effrayant de violence. Ce morceau figure aussi sur la compilation “Sweet Dreams: The Anthology” sortie il y a quelques années (et plus facile à trouver que les albums originaux), qui retrace bien le parcours du bonhomme, depuis ce jour où les Rolling Stones ont voulu l’embaucher pour remplacer Brian Jones, jusqu’à un certain soir d’août 1988 où tout s’est terminé brutalement dans un patelin de Virginie: alors qu’il s’était un peu disputé avec sa femme, les flics sont arrivés, ont constaté un “état d’ébriété”, puis l’ont bouclé dans une cellule où, durant la nuit, il s’est pendu avec sa chemise.
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[M-E 002] "Spécial guitare" Empty Re: [M-E 002] "Spécial guitare"

Message  Alexandre Jeu 29 Juin - 16:50

Belle sélection.
Alexandre
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