[M-E 001] Blind Guardian > Imaginations from the other si

Tentative de chronique de Blind Guardian - Imaginations from the other side (1995)


Ingrédients

Le style : un heavy lourd, thrash sur les bords, pas très rapide mais percutant.

Le chant : c'est sur cet album que le père Hansi commence à vraiment bien chanter, sa voix écorchée lui permet sans mal de nous prendre aux tripes. Le chant plus haut, un peu guindé, est par contre parfois vide ("A past and future secret").
Il y a beaucoup de choeurs, tantôt chavirants, tantôt pompeux, notamment quelques refrains "Oktober Fest" qui tapent sur le système ("The script for my requiem").

La guitare :
- la lead : on n'est pas encore dans la surrabondance des albums qui vont suivre. Elle est tout de même très présente, complète à merveille la furia rythmique et chose rare, son travail mélodique au retentissement affectif important est 100% inédit.
- les riffs : plus convenus, l'intérêt n'est pas là.
- des passages électro-acoustiques prenants.

La batterie : variée, très dynamique, elle supporte tout le travail rythmique (avec la basse mais voir infra) sur pas mal de passages et s'en tire bien.

La basse : effacée et un peu bêta.


Mélangeons

La teinte de l'album est sombre. Sombre comment ? Dur à dire. J'ai ressenti de la colère dans tout ça, en même temps un côté stérile qui en fait une colère peu productive, désabusée. Cela amène un sentiment d'impuissance et par là de manque. C'est en ça que je trouve ce disque sombre. Je ne sais pas "ce qui manque" mais ça génère une certaine angoisse. Instinctivement, on s'attend alors à voir surgir quelque chose de positif, une sorte de petite lumière au bout du chemin. Elle ne vient jamais, d'où une gène.
Notons qu'il y a un glissement tout au long de l'album (l'ordre des morceaux est très judicieux) : c'est d'abord la colère qui prime, pulsionelle, elle est violente. Puis s'installe ce sentiment d'impuissance, la colère s'étouffe. On finit sur la tristesse suite à la prise de conscience de l'irréversibilité de la situation, la lutte cesse.
Le début de l'album est particulièrement excitant du fait de la labilité de la colère. Elle s'intensifie à certains moment et à d'autres cède du terrain à l'angoisse de l'impuissance si bien qu'on ne sait pas jusqu'à la fin du disque qu'elle en sera la résolution. On s'attend toujours à un sursaut, mais c'est une lente paralysie de l'esprit qui nous gagne.
Les deux principaux pouvoyeurs d'émotions sont le chant et les mélodies de guitares. La batterie a tout de même un rôle important, elle maintient un éveil qui évite de s'éffondrer sur soi-même, nous faisant avancer de force dans cet univers désenchanté... qui nous paralyse.
Il y a bien quelques ratés ici et là mais rien qui nous sorte de cette bulle paradoxalement plaisante.

Près de 10 ans après sa sortie, IFTOS reste un disque à part de la scène heavy allemande gràce à son atmosphère inhabituelle pour le genre.

Gasp 10 ans bientôt qu'il est sorti! ce disque représente é-n-o-r-m-é-m-e-n-t de chose pour moi, j'écoutais du metal depuis pas mal d'année mais isolé dans mon village de montagne je n'avais que Hard Rock Mag ou Hard Force pour me renseigner sur les sorties metal et franchement le grunge, le metal devenant de plus en plus lourd (Fear Factory, Machine Head, PAntera) et c'était vraiment pas ma tasse de thé, j'achetais ces trucs parceque je savais que j'aimais la musique heavy, à chaque fois que je lisais une chronique dithyrambique dans les mags j'essayais mais y a rien entre 92-96 qui m'ait particulièrement accroché... enfin bref on est en Juin 96, Metallica sort Load, le monde s'écroule, même Metallica mon groupe fétiche ne me plait plus, Juillet 96 je pars à l'armée... par réflexe je décide de m'acheter 2 disques complètement au pif dans le bac de mon disquaire (enfin non la pochette était un criète)... et paf je tombe sur ce groupe Blind Guardian (l'autre CD c'était un ManOwaR pour les curieux)... LA BAFFE de ma vie! ce heavy allemand que je voyais à chaque fois mal noté dans les mags français venait de me redonné foi en la musique heavy! j'ai passé tout mon service militaire à écouter chaque nuit ce disque dans le discman, putain le voyage et je dois dire que ça à considérablement modifié ma vision de la musique parceque je savais que la musique que j'aimais, fallait pas attendre qu'on l'amène à moi... 2 ans après je choppais une date de la tournée Nightfall, mon premier Wacken en 98 (pour revoir Blind) pis découverte sur découverte dans ce fantastique pays qu'est l'Allemagne et sa passion du heavy metal et de la musique rock tout court! voilà c'était "je raconte ma vie" mais bon revoir une chronique de Blind ça m'a fait remonté des souvenirs

Pour Blind je dois dire que c'est l'album que j'aime le plus, mais j'aime beaucoup ce qu'ils ont fait avant, Somewhere et Lost... sont terrible. Pour la suite, j'ai accroché moyennement... la musique est devenue trop compliqué pour moi, j'aimais leur côté direct, thrash mélodique. Mais ça reste un groupe que je suis de très près pour les raisons cités plus haut

Ahahahahhaha.... Blind Guardian... que de souvenirs! Mon Zouglion de frère vous en parlerait mieux que moi! Nous avons découvert ce groupe autour de la période de la sortie de Nightfall in middle-earth, par des compiles de mags... Mon frère a acheté l'album pas trop longtemps après.

On a tout de suite tous les deux adoré ce disque, même si, à force, j'ai trouvé qu'ils en faisaient trop, et que cet album aurait gagné a être amputé de quelques titres; ou à voir chaque titre s'alléger un peu.

Plus tard Zouglion a acheté Imaginations from the other side et Somewhere far beyond dans cet ordre. J'ai personnellement préféré ces deux disques à Nightfall..., mais en même temps je commençais à trouver dans leur musique quelque chose de légèrement artificiel, légèrement trop pompeux et trop étincelant... et j'ai commencé à m'éloigner du Heavy Metal en général, pour n'y revenir que bien plus tard avec des groupes qui n'ont pas grand chose à voir avec BG (Par exemple Manilla Road, ou même Deceased puisque je maintiens qu'un disque comme Fearless Undead Machines est plus proche du heavy-speed que de n'importe quoi d'autre).

Un jour un pote à Zouglion lui a prêté "A night at the opera". Encore plus "trop" que Nightfall, on atteint cette fois un niveau de connerie difficilement acceptable pour moi (Zouglion, lui, aime ce disque).

En revanche, une fois récente où je passais chez Zouglion, il a remis un petit Imaginations from the other side, et j'ai repris une baffe comme à l'époque où je l'ai découvert, alors...