blind tharm

BLIND THARM
“Morbid Visions”
Tyntis Records 2007
Style: Death Metal Progessif (?)



La Norvège possède sans doute autant de groupes de Metal que de bateaux de pêche, et si certains font figure de solides chalutiers tenant bien la mer, d’autres ne sont que de minables embarcations gonflables qui se renverseront à la première grosse lame et qui en outre puent déjà méchamment le hareng pourri. Blind Tharm est de ceux-là, et même si un long baratin sur leur page Myspace nous explique leur démarche, résultant d’innombrables années de travail et consistant à jouer du Heavy-Metal épique à la Blind Guardian mais avec une voix Death - allons donc, on n’a jamais vu ça - et même si cela partait d’une bonne intention, il est cependant très difficile de supporter plus d’une minute l’audition d’un de leurs morceaux, tant le niveau est faiblard et le rythme plus que poussif, surtout au niveau des guitares qui semblent être manipulées par des tortues des Gallapagos centenaires englouties dans des bocaux de formol frelaté. L’ album a sûrement été enregistré avec comme principale consigne: “c’est pas grave les gars si vous jouez comme des pieds, on mettra un joli cul sur la pochette et le CD se vendra sans problème”, et donc voilà l’artwork: une gonzesse genre gothique se balade les fesses à l’air à travers les décombres d’un champ de bataille fuligineux sous un ciel pourpre et tourmenté, c’est pour ainsi dire un véritable sommet de romantisme cru, auquel ce bon vieux Delacroix lui-même n’aurait pas songé. A la limite on pourrait croire que c’est une illustration au premier degré du fameux aphorisme de Nietzsche: “L’homme est fait pour la guerre, la femme pour le repos du guerrier”, en l’occurence ici le repos éternel, pour tous le lot de cadavres mutilés qui jonchent cet épandage sans limites en proie à une putréfaction totale, et auxquels cette jouvencelle ne pourra hélas pas demander “où est ma culotte ?” (question qui aurait à mon avis fait un bon titre pour un album avec une pochette pareille) Mais les mecs de Blind Tharm, dépourvus d’humour autant que d’originalité, ont préféré intituler la chose “Morbid Visions” ce qui invite déjà quiconque connaît les débuts de Sepultura à la méfiance, et tous les autres à une perplexité légitime face à ce postérieur dénudé qui n’a rien de morbide, à moins qu’il ne soit truffé d’asticots, allez savoir... En tout cas les Blind Tharm auront vraiment du mal, même en citant Black Sabbath et Six Feet Under parmi leurs influences, a entamer une carrière sérieuse avec une telle carte de visite.

Beau cul en effet... après, l'imagerie à la Luis Royo fait tellement convenu dans le metal que c'est presque fatigant... et que du coup, ça rend ce genre de disque suspect... (faut que je me remette à chroniquer, moi ...)