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Message  Kaptendonc Dim 17 Sep - 19:20

BOB SEGER
“Face the Promise”

Capitol records 2006
Style: Rock

bob seger Segerbobao9

Matez bien la pochette, voilà un mec qui a bossé longtemps pour se la payer, sa moto: des milliers de concerts, des décénies de tournées sur toutes les autoroutes des Etats Unis d’Amérique, des galères, des échecs, des ulcères... des trucs auxquels pas mal d’autres gars auraient succombé, mais lui, sans doute né sous une trop bonne étoile, est toujours resté debout, même loin et dans l’ombre, après avoir connu tour à tour la gloire, la déchéance, l’oubli, et puis vingt ans après le revoilà, l’air de dire: non, vous ne m’aurez pas comme ça, qu’est-ce que vous croyez ? Cheveux blancs, lunettes noires, à peine quelques kilos en trop, et toujours cette voix, cette voix inimitable qui, lorsqu’on l’a entendu une fois, ne vous sort plus de la tête, et du coup élimine toutes celles qui traînaient alentour dans cette mémoire auditive qu’on a tous déjà tellement surchargée.

Et pas seulement la voix mais aussi cette aisance déconcertante à écrire de très bons morceaux, et sur cet album il y en a encore un sacré paquet. Quand je dis “très bons morceaux”, cela concerne autant le textes que la musique, il suffit de suivre les lyrics dans le livret pour s’en rendre compte, il y a de la poésie et de la rage, de la sagesse et de l’espoir (“There’s a line inside I think I’ve crossed / You better watch out now I’m gonna be my own boss / So long Massachussets, so long Farmingham / I need to face the promise of the Promised Land...”) et toujours cette forme de langage inspiré du blues qu’il manie à merveille (“This world is out to get you the way it’s gotten me / It starts out in the morning then moves to afternoon / By the time you reach the evenin’ you’re barking at the moon”), bon sang ce que ça fait plaisir d’entendre des trucs pareils.

Question musique c’est le même topo, rien n’a changé, on pourait croire que le temps s’est arrêté à l’époque d’”Against the Wind” voire de “Beautiful Loser”, toujours ce même parfait mélange de Hard Rock classieux et de Soul Music enfiévrée, avec juste ce qu’il faut d’accents Country dans les ballades. Ce qui impressionne surtout, c’est la puissance et la stabilité de cette musique, c’est comme si chaque morceau était une sculpture en bronze boulonnée sur un socle de marbre, lui-même planté dans quatre mètres de fondations en béton armé. Tous les instruments sont calés à l’équerre, ça démarre au quart de tour, la batterie, la basse, les grattes, les cuivres, le piano, et au moment du refrain il y a toujours ces choeurs féminins déferlant comme dix litres d’huile qui viennent lubrifier les cylindres et faire ronfler tous les pistons avec un son énorme.

L’aspect solide et chromé persiste même dans les morceaux accoustiques, mid-tempos pour la plupart mais joliment rythmés. Même si ce n’est plus le Silver Bullet Band qui l’accompagne, il a tout de même réussi à se dégoter des musiciens qui connaissent leur boulot, et même deux invités de marque dont le choix montre qu’il n’est pas sectaire: sur un titre il y a cette petite frappe de Kid Rock, rap-métalleux notoire dont Bob Seger pourrait être le grand-père, et sur un autre la chanteuse de country Patty Loveless, dont tous les routiers d’Amérique doivent avoir la photo accrochée dans la cabine de leur camion. Et quand je parle d’Amérique avec un grand A, c’est bien pour signaler que s’il existe un chanteur qui symbolise à lui seul ce continent (le “Promised Land” des pionniers), c’est bien Bob Seger, revenu juste à temps pour remuer la vase (il prend même position contre la guerre sur le morceau “No More”) et règler quelques comptes avec son passé (“I need a good long ride on your rodeo and everything will be alright”). D'une durée classique (43 minutes, 12 morceaux) et produit par Bob lui-même, j’ose affirmer que cet album est le meilleur de l’année, tous styles confondus.


Petit supplément: MAIS QUI C’EST CE BOB SEGER ?

bob seger 3xbober6

Sur l’album “Live and Dangerous” de Thin Lizzy, on entend à un moment Phil Lynott déclarer: “this is a Bob Seger’s song called Rosalie”, et comme le morceau est plutôt valable, et si vous êtes un peu curieux, vous allez essayer de vous renseigner sur Bob Seger (725 pages dans Google). Ses albums ne sont pas tous faciles à trouver, mais il y en a trois (“Live Bullet”, “Night Moves” et “Stranger in Town”) qui méritent de figurer dans votre discothèque. En voyant les pochettes vous serez peut être surpris de découvrir que le bonhomme avait une coupe de cheveux de métalleux bien avant l’heure. Originaire d’une banlieue de Detroit (Michigan), la capitale de la construction automobile (usines Ford), le berceau de la Soul Music (Tamla Motown), mais aussi du Garage-Rock (MC5, Stooges), Bob Seger, qui monte son premier groupe à 16 ans, va fusionner ces deux tendences musicales pour forger son propre style, d’abord un peu brouillon sur ses premiers albums, puis de plus en plus précis et affirmé sur les suivants, lorsqu’il a réuni autour de lui des musiciens assez costauds pour le soutenir: le Silver Bullet Band, dont on ne peut qu’apprécier les performences en Live, avec des morceaux comme “Heavy Music”, “Ramblig Gambling Man” “Get Out of Denver” ou “Katmandu” qui pètent le feu comme on a rarement entendu ça, mais aussi une ballade à vous arracher des larmes “Turn the Page”, qui à elle seule justifie l’achat de l’album. Avec “Night Moves” sorti en 1976, vous allez taper du pied sur “Rock’n’Roll Never Forgets”, véritable manifeste contre le vieillissement, et aussi sur “The Fire Down Below”, “Sunspot Baby” et “Mary Lou”, mais c’est surtout le morceau éponyme “Night Moves” qui vous fera bander, avec ces choeurs féminins carrément chauds. Sorti deux ans plus tard, “Stranger in Town” s’inscrit dans sa parfaite continuité, avec des tubes énormes, comme “Still the Same”, “Brave Strangers”, “Till it Shines”, “We’ve Got Tonite”, “Hollywood Nights”, et aussi le fameux “Old Time RocknRoll” qui a été repris et librement adapté par notre Johnny Halliday nationnal. On pourrait penser que tout cela sonne assez daté (fin des seventies) et pourtant la plupart des morceaux tiennent remarquablement bien la route, d’ailleurs je suis devenu fan sur le tard. J’aurais pourtant bien voulu connaître cette époque et assister à l’un de ses méga-concerts, pas vous ?
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