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[M-E 002] Terry Lee Hale > Tender loving Hell

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Message  Kaptendonc Dim 15 Jan - 1:13

TERRY LEE HALE
“Tender Loving Hell”

Glitterhouse 2004
style: Rock/néo-folk

[M-E 002] Terry Lee Hale > Tender loving Hell Tlh4hc

La pochette nous montre une cage d’escalier, avec un angle de vision qui laisserait supposer qu’on est dans le sens de la descente. Un départ donc, valise à la main, guitare sur l’épaule, plus que trois étages avant d’atteindre le niveau du sol et dehors la rue au petit jour, avec peut-être un véhicule qui attend. L’homme qui s’en va s’appelle Terry Lee Hale, et sa vie n’est faite que de départs. Un jour il est allé en Europe et a rempli son van avec 16 guitares, une batterie, des amplis, et 33 litres de vin rouge, avant de rouler jusqu’à Prague pour y enregistrer son quatrième album, une galère qui l’a obligé à revenir tête basse chez son directeur de label et lui demander de l’argent pour finir le mixage. L’album suivant, il l’a enregistré tout seul enfermé pendant dix jours dans une cave à Seattle avec son Epiphone “Frontier Model” qui porte bien son nom, ça pourrait tout aussi bien être “Leaving West”, donc encore une atmosphère d'éternels départs. Les chansons de Terry Lee Hale ont presque toutes des titres qui évoquent cette dérive à petit budget “Backroads”, “Ride Hard”, “City Life”, “The Ballad of Molly & Shelly”... ou plus simplement des noms de villes et d’états traversés “Dakota”, “Cheyenne”, “Michigan’s Weather”, “Texas Rose”, et les histoires qu’elles racontent sont aussi joyeuses que les vitres d’une chambre de motel un jour de pluie. On y perçoit constamment une tension profonde et comme l’urgence de tout dire avant qu’un élément extérieur vienne interrompre le charme de la mélodie. “Somebody’s coming and we haven’t much time”, nous prévient-il au détour d’un couplet, et sa voix se fait plus grave, prête à s’interrompre dans la seconde qui suit. Son jeu de guitare est presque tout aussi désemparé, mais toujours tellement évident et simple, à peine enrichi par quelques interventions d’amis proches, comme Vic Chestnut, mais on l’entend à peine. A l’heure où on nous refile n’importe quelle camelote sous le nom de folk-songwriting, un nouveau Dylan par ci, un nouveau Nick Drake par là, Terry Lee Hale nous rappelle que ce genre de musique ne s’improvise pas sous le coup d’une petite mode tendance-retour-à-la-nature, mais qu’il faut avoir vécu assez longtemps sur les routes de l'ancien ou du nouveau monde pour n’avoir pas d’autre choix que d’en décrire les bas-côtés, mauvaises herbes et parkings blafards, caravanes déglinguées, bars poisseux et cages d’escaliers d’hotels anonymes où l’on compte les marches avant de repartir. “Tender Loving Hell”/ Terry Lee Hale, il y a une subtile homonymie à saisir dans le titre de ce “best of”, et quand on l’écoute longtemps elle apparaît comme évidente. Ce mec nous offre modestement des petits bouts de son enfer quotidien, ballades sans âge, folk-blues ou rock-songs en forme de chroniques de la folie ordinaire, fragiles et minimalistes, où surnagent les réminiscences d’un état d’esprit à la Johnny Cash ou Tenesse Williams côté écriture, on est là presque dans un autre siècle, au ralenti, en noir et blanc, une autre Amérique. Que s’est-il passé pour que plus rien ne tienne debout là-bas, et même partout, semble s’interroger Terry Lee Hale dans “Oh What A World” le 2ème CD qui nous est offert en bonus, avec des moments de pur génie comme “The Boys are Waiting” et son violoncelle qui frémit tout du long, et qui dévoile un aspect plus électrique de son jeu de gratte dont le son aurait pu inquiéter Pearl Jam par exemple. Mais c’est quand même avant tout sa voix qu’on remarque et qu’on n’oublie pas, sa noirceur et sa réserve, son éclat et sa résonnance fuyante comme les marches d'escaliers dévalées encore et encore. Terry Lee Hale, chanteur discret et rare comme une lointaine comète dans un ciel d’étoiles en plastique.
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