[M-E 002] Saturnus > Paradise belongs to you

Saturnus
Paradise belongs to you
Euphonious records, 1996

Ma note: 3/6


Alors c'est l'histoire d'un groupe qui s'appelle Saturnus et qui sort son premier album. Un album de doom/death bien mélodique. Bien bien mélodique. Tafiolisé quoi. Et pathologique aussi. Tendance "dépression de l'adolescence" prolongée à l'âge adulte. On ne sait même pas pourquoi! C'est vrai: pourquoi? Peut-être parce qu'une poignée de groupes un peu plus anciens, Anathema en tête, avaient déjà enregistré de fort belles galettes dans un style voisin, dans lesquelles le talent reléguait au second plan l'état d'esprit des musicens et son effet déformant sur leur création. Pourquoi pas! Peut-être Saturnus accouchera-t-il un jour de son "Judgement", accédant ainsi à l'âge adulte, voire à la lucidité qui pourrait les sauver de la morosité. Mais là ou d'autres exaltaient cette morosité en peignant des scènes pastorales ou en se remémorant toutes les larmes déversées sur leurs pauvres petites joues blanches le jour où ils ont pris leur premier rateau au lycée, Saturnus préfère donner une dimension à la fois grandiose et intimiste à une nature immobile paralysée par un froid polaire. On ne sait même pas pourquoi! C'est vrai: pourquoi? Peut-être parce que, en 1996, c'était (déjà) un thème bateau, surtout à cause de l'explosion du black metal scandinave, avec qui Saturnus ne partage pourtant pas grand chose. Tout cela pour dire qu'il y a quand même un minimum d'originalité stylistique dans cette galette. Même, elle est assez bien foutue, du moins audible tout le long, souvent agréable et jamais désagréable, mais finalement bien terne. Les grosses ficelles se voient trop. Les parties à chant death sont assez peu inspirées. On apprend ainsi, si toutefois on l'ignorait encore, comment des musiciens metal peuvent écrire un album de soixante-sept minutes en suivant deux ou trois idées qui ne sentent pas tellement la fraîcheur. Au fait, pourquoi soixante-sept minutes? On ne sait même pas pourquoi! Peut-être parce que soixante-six, ça aurait fait trop malsain pour attirer les pouffes, et parce que, en-dessous de soixante-six, c'était inconcevable! Ils ont trop écouté My dying bride ou quoi?Tout s'envoyer d'un traite est pénible! A faire regretter l'achat. Car on l'a acheté ce pavé. On ne sait même pas pourquoi!

Møjo a écrit:
Un disque qui s'impose bien dans la catégorie "classique à la con qui n'aurait jamais du atteindre le stade de classique".

A bon? Il a atteint le stade de classique? Putain on me tient au courant de rien...