[M-E 001] Jon Olivia's Pain > Tage Mahal

En attendant le nouveau ANGRA qui ne va pas tarder à débarquer (le 15/11 en principe...) et dont je ne risque pas de vous dire du bien (d'après les 2 morceaux gluants que j'ai entendus), j'ai découvert ceci qui traînait dans les nouveautés melodic-metal :

JON OLIVIA'S PAIN : "TAGE MAHAL" (SPV Rec.)



D'abord je ne vous cacherai pas que j'ai longtemps été un fan de Savatage, car je trouvais que ce groupe possédait un sens de la "symphonie" que seul Queen avait osé développer à l'époque, et des albums comme "Gutter Ballet" ou "Streets, a Rock Opera" me semblaient drôlement bien élaborés par rapport au reste de ce qu'on pouvait entendre dans ces années-là. Par la suite le niveau à pas mal baissé pour Savatage, et j'ai commencé à m'en désintéresser après "A fistful of Rain", et j'ai carrément détesté le dernier "Poets and Madmen" qui était un ratage absolu. Le groupe s'étant plus ou moins disloqué (Al Pitrelli remplaçant Marty Friedman dans Megadeth, Chris Cafferey montant son projet solo...etc), voilà qu'on se retrouve avec un Jon Olivia tout seul, avec sa douleur et sa voix comme seuls bagages. "I walk alone", chante-t'il, et on le comprend...

Les chroniques que j'ai lues jusqu'à présent sont plutôt élogieuses et rapprochent cet album des meilleurs Savatage, allant jusqu'à le comparer à "Hall of the mountain king". Pour ma part je suis plutôt sceptique. Déjà le titre ne me plait pas, un gros clin d'oeil à SavaTAGE en rapprochant son nom de "Taj Mahal", le genre de calembours à deux balles dont on se serait bien passé, surtout pour un album qui se veut sérieux, voire dramatique. Ensuite 13 titres ça fait un peu long, la fin du CD est presque une invitation à l'assoupissement.

En gros on peut distinguer 3 sortes de morceaux:
1) Ceux qui ressemblent tellement à du Savatage pur jus qu'on se demande s'il n'a pas récupéré des vieilles chutes de studio pour les retravailler, certains riffs rappellent vraiment "24 hours ago" ou "Edge of Thorns", mais en moins bien, malheureusement.
2) Ceux où la voix d'Olivia est tellement travaillée, poussée, doublée, triplée, additionnée d'échos et de choeurs que ça en devient limite pénible, surtout sur "The non sensible raven of the lunatic mind". On sent quand même une sérieuse tentative de rivaliser avec des groupes style Blind Guardian ou Gamma Ray (dès le premier morceau "The dark")
3) Ceux où il se risque à toutes sortes d'expérimentations qui s'éloignent des normes Metal, et qui ne sont pas franchement des réussites. "Gimme some hell" et les 4 derniers titres font très Pop-rock et rappellent même des vieux groupes comme Styx ou Manfred Mann, et la ballade accoustique de la fin pourrait évoquer un REM très fatigué.

Evidemment au milieu de tout ça il y a ce méga-tube "I walk alone" avec ses cinq merveilleuses notes de piano en intro, et qui est vraiment du niveau de ces super chansons qu'étaient "Believe" ou "When the crowds are gone", et où la voix de Jon Olivia délivre tout son potentiel, à savoir cette étrange capacité de passer du lent-triste au grave-coléreux comme peu d'autres chanteurs savent le faire (à part Meat Loaf peut-être), mais bon, ça ne fait toujours qu'un morceau sur treize... à ce compte-là, il aurait tout aussi bien pu sortir un single.

En conclusion, le taj Mahal étant sensé être la 7ème merveille du monde, cet album est très loin d'en être l'équivalent musical. D'ailleurs la pochette plutôt ratée ne met pas vraiment en valeur la majestuosité de ce monument. (comparez avec la version carte-postale ci-dessous...)



(Ah oui, on est très "documenté" chez les experts du Metal... )

j'ai carrément détesté le dernier "Poets and Madmen" qui était un ratage absolu

Et Morphine Child alors ?

l'est pas mal ce Jon Oliva's Pain, faut pas le prendre comme un album de Sava mais y a beaucoup de feeling et certains passages sont vraiment magnifiques, mais comme tous les albums solos ça manque de structure, ça saute un peu du coq à l'âne sans trop se soucier du rendu final, mais ça se laisse écouter en attendant le prochain Sava (si il vient un jour). 4/6