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Lézard'fesse

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Message  Kaptendonc Sam 9 Fév - 1:14

LEATHERFACE
“Mush”

Roughneck Records 1991
Style: obscure british punk

Lézard'fesse Leatherpocis8

D’après les champignons de la pochette, on serait une fois de plus en présence d’un de ces crypto-mégalythiques groupes de Doom-stoner carburant aux psychotropes bio, dont les membres hallucinés incurables vont tous les dimanches matins aux aurores, vêtus de pulls en laine tricotés à la main et de K-ways taille XL, ratisser les clairières encore couvertes de rosée au coeur de certaines profondes forêts où l’on peut croiser inopinément cerfs en ruts et chevreuils farouches que des chasseurs en tenue de camouflage achetée au surplus du coin épient du haut de leurs miradors avec jumelles et fusils chargés mais totalement indifférents à la quête doomstonerienne de psylocybes commestibles et déménageurs d’une grande partie du cerveau. Malheureusement ce n’est pas du tout de cela dont il s’agit, c’était bien essayé, mais bon... Autre version, d’après le nom du groupe, on a l’impression d’avoir en face de nous une de ces jeunes formations de Metal extrème, plutôt Death ou Grind, selon qu’on capte la référence évidente au nom du fameux serial killer du cultissime et sanguinolant “The Texas Chainsaw Massacre” de Tobe Hooper et toutes ses suites et variations sur le même thème, notamment “Massacre à la tronçonneuse 3: Leatherface”, donc un groupe de grind-death débutant et dépourvu d’imagination aurait très bien pu se laisser aller de la plus inintelligente manière, à calibrer un tel nom sur la maquette de sa toute première et inoubliable démo et inviter dans la foulée tous les fans à investir dans des T-shirts arborant le même patronyme épaissement sérigraphié. Faux encore, hélas chers amis, c’est pas ça du tout, et pour vous dire la vérité, seule une maigre poignée de vieux punks mélancoliques et malades du foie qui feuillettent parfois de leurs doigts sales et pelés les pages toutes jaunies de nicotine et loqueteuses de leur collection de “old” fanzines photocopiés à la main sur d’antiques machines Canon de la grande époque, avec agrafes en option, seuls ces mecs là, des pauvres types donc, savent réellement que le LEATHERFACE dont il est question ici c’est quelque chose de sérieusement plus sérieux. Quelque chose, qu’il ne faut surtout écouter qu’en toute discrétion, et dans les petits matins livides où le fait même de continuer à vivre normalement représente une épreuve digne de certains stands de fête foraine où il s’agit de dégommer des ballons à la carabine, qui n’arrêtent pas de bouger sous l’effet d’une ventilation délirante.

Leatherface alors, vous l’avez compris, c’est un putain de truc à prendre avec le dos de la cuiller par crainte que sa face concave ne se mette à déborder de nourriture froide aux os broyés pour chien tout droit sortie d’une maxi-boite bon-marché de chez Netto, et les voici instantanément inscrits sur la liste des grands terroristes musicaux (Clash, Dead Kennedys, GBH...) qui affichent un radicalisme sonique de la pire espèce, menaçant vos tympans autant que vos cerveaux: méchants riffs presque Heavy Metal, soli ferrailleux recouverts d’antirouille au minium, basse bossant aux cimenteries Lafarge, batterie écrêtée jusqu’au trognon des cymbales, lyrics rimbaldiens (“I smell the bullshit like trenchfoot on your breath...”), etc... mais Leatherface c’est avant tout un certain Stubbs, dont la voix pourrait exercer une concurrence acharnée envers toute l’usine d’abrasifs Arizona et en particulier le grain 60, version bandes larges pour ponceuse à parquet. Oui cette voix, c’est le cas de le dire, accroche l’auditeur dès le départ et lui donne envie d’envoyer des bouteilles d’oxygène à ce pauvre Stubbs qui a vraiment l’air d’être tombé dans le canal et d’avoir touché le fond de la vase avant de remonter péniblement, une enclume accrochée au pied gauche. Avec un tel leader, déjà il est inutile de vouloir comparer ce groupe avec l’un quelconque de l’écurie Epitaph et autres adeptes du style Punk mélodique à planche à roulettes. Même Rancid, même The Expoited, oubliez. Je n’ai pas écouté les autres enregistrements de Leatherface, mais ce “Mush” a tellement ébranlé ma conception de la vie sur terre que j’en ai oublié de finir de raper le gruyère sur le plat de macaronis familial, estomaqué que j’étais par le fait que ces mecs savent jouer juste. Et même si les maigres gammes ramoniennes sont recyclées à toutes les intros, il se passe chaque fois brusquement un truc bizarre qui embraye vers un phénomène disons artistique qui rend le morceau énorme et dense. Mais comme si ça ne suffisait pas, il font à la fin une reprise de “Message in a Bottle” de Police, et là on comprend tout de suite qu’on n’est pas en train d’écouter cette vieille scie de discothèque des années 80, mais un véritable chant de protestation: “I’m sending now an S.O.S. to the world...”, des mots qui ont pris une autre allure dans la bouche de Stubbs et avec ses mercenaires qui donnent l’assaut en vidant les chargeurs à fond derrière lui comme si c’était Motörhead au lieu de Police l’auteur de ce morceau. Reste plus qu’à le remettre au début et augmenter un peu le volume pendant que la machine à laver passe au stade essorage 2 avant de finir son cycle et qu’on puisse sortir le linge.
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