G.T.

GREG TROOPER
“Floating”
Sugar Hill Records 2003
style: Neo-Counntry-Rock



Cette année mon album de Noël aurait pu être du Brutal Death Metal mais non. C’est de la putain de zique de cow-boys. Petite précision quand même: il y a zique de cow-boys et zique de cow-boys. Celle qu’écoutent les vieux fans à cheveux blancs d’Eddy Mitchell au bal annuel de leur maison de retraite n’est sans doute pas tout à fait la même que celle que jouent des gars comme Steve Earle, Billy Joe Shaver, ou encore Greg Trooper dont il est question ici. Bon, il est vrai que j’habite en milieu rural, et que le style Country s’impose presque d’emblée comme pour mettre en valeur le paysage, les canyons locaux si l’on peut dire: Montana, North Dakota, Wyoming, on n’est pas si loin de tout ça ici, et même le Kansas, je crois bien que ça y ressemble. Mais revenons à notre album de true cow-boy: ce qu’il y a de bien chez Greg Trooper, c’est sa manière aussi franche que modeste d’installer son petit train de mélodies pour la route, style on n’est pas franchement à la bourre les gars, et c’est exactement ce qu’il faut quand on parcourt ces toutes petites départementales escarpées coincées entre collines arides et vallées inhospitalières, à une vitesse de pointe ne pouvant guère dépasser 40 km/h, le matin quand il gèle à pierre fendre et qu’on a gratté le pare-brise avec la carte de fidélité Shell parce qu’on n’avait rien d’autre à portée de mains. Mais question chaleur, on peut dire que la voix nicotinée genre Lynyrd Skynyrd qui déboule dans les baffles comme une abeille est en elle-même déjà rassurante, et tout ce qui constitue son accompagnement musical, violon et accordéon compris, maintient une bonne cadence de truckdriver traversant Nashville enguirlandé de Noël en sirotant doucement sa dernière bière d’une main experte. En outre il y a un sacré bon paquet de très belles et correctes chansons sur cet album, et le songwriting apparaît ici aussi essentiel que les compos et les arrangements, qui n’ont fort heureusement rien de pompeux. “Floating” qui donne son titre à l’album, est un sacré beau morceau, qui offre son répondant à “December Skyes” et “The Meaning of Christmas”, et les autres ne sont pas particulièrement à la traine non plus. Bref, un de ces albums que vous pouvez oublier à l’aise dans votre lecteur, aucune radio périphérique n’en arrivera jamais à la hauteur, à mon humble avis. Bon, ça c'est fait.