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Message  Kaptendonc Sam 20 Jan - 18:56

DIVISION OF LAURA LEE
“Black City”

Burning Heart Records 2002
Style: Rock / Neo Post-Punk

D.O.L.L. Division6et

Il vous est peut-être déjà arrivé de débarquer tard le soir dans une ville inconnue avec juste un numéro de téléphone en poche. Mais quand vous composez ce numéro dans une cabine ou sur votre portable, personne ne décroche. Vous essayez plusieurs fois, mais non il n’y a personne. A présent vous ne savez plus où aller, vous ne savez pas chez qui passer la nuit. Vous n’avez pas assez d’argent pour prendre une chambre d’hotel, vous n’avez pas envie de dormir dans la gare ou une station de métro et encore moins sous un pont. Alors vous marchez, pour passer le temps, pour avoir moins froid.

Car c’est l’hiver et c’est une ville du Nord, le vent glacial remonte les avenues en faisant tourbillonner des pages de journaux froissés, des vieux préservatifs désséchés, des emballages de MacDo, des tonnes de détritus de toute nature. Vous marchez plus vite maintenant, tout en essayant d’enregistrer mentalement des points de repères pour ne pas vous perdre. Vous mémorisez des noms de rues, de places, des monuments, des éléments architecturaux, des fragments du paysage urbain: buildings blafards, boutiques obscures, bâtiments délabrés, bars louches, rues piétonnes désertes, centres commerciaux grillagés, entrées caverneuses de parkings souterrains, néons bleuâtres qui clignotent faiblement. A force de ne pas vouloir vous éloigner de votre point de départ, vous finissez par tourner en rond. Et c’est toujours le même décor que vous voyez, ou plutôt l’envers du décor, que les circuits touristiques ne montrent jamais.

Vous essayez encore une fois le numéro, mais évidemment ça ne répond pas, et cette fois-ci vous êtes sûr qu’il va falloir passer TOUTE la nuit dehors, c’est à dire jusqu’à l’heure où part le premier train ou le premeir avion, ou le premier bateau, selon le moyen de transport par lequel vous êtes arrivé. Mais la nuit sera longue, et les heures défilent trop lentement, tandis que vous continuez de vous les geler en errant sous un ciel pourpre où semblent se refléter les feux arrières des taxis à la dérive et les enseignes des boîtes-de-nuit glauques, devant lesquelles s’amassent quelques silhouettes trappues vêtues de cuir noir d’où s’échappent de furtifs reflets brillants, chaînes, bagues, dents en or, cranes rasés, regards menaçants. Vous changez de trottoir, accélérez l’allure, enfoncez votre tête dans votre col remonté jusqu’aux oreilles, vous faites quinze fois le tour de la ville, vous avez l’impression que vous ne repartirez jamais d’ici, qu’il n’y aura pas de matin, qu’aucun train ne partira plus de la gare, ni aucun bateau du port, et que tous les avions se sont crashés sur le tarmac. D’ailleurs vous voyez des flammes à l’horizon...

Voilà à peu près ce que m’inspire cet album de Division Of Laura Lee mais peut-être que la photo de pochette et les video-clips ont amplifié visuellement cette ambiance de nuit blanche qui imprègne l’album, et bien que je n’aie jamais mis les pieds à Stockhom, j’imagine précisément les galères qu’on peut s’y taper à partir d’une certaine heure. Sur le plan sonique, il y a quelque chose d’angoissant aussi, dans la voix du chanteur, le poids de la basse, l’hystérie des guitares, et bien d’autres choses encore. L’héritage de groupes comme Refused s’y ressent évidemment, mais aussi celui plus ancien d’une New-Wave malsaine style Magazine ou Pere Ubu. A l’instar de leurs compatriotes The International Noise Conspiracy, Les musiciens de Division Of Laura Lee semblent avoir su apporter dans le rock suédois une sorte de vent nouveau, qui non seulement décoiffe, mais encore suffit à raffraîchir le genre, qui ces derniers temps s’enlise dans une redondance de Glam’n’Roll aux relents de déjà mille fois vu et revu. Ici avec trois fois rien de riffs crus et une énergie qui semble sourdre de leurs baskets étriqués, ces quatre gugusses réinventent la fureur de vivre et la musique des villes, à travers des morceaux tout à fait teigneux et groovy comme “Need To Get Some”, “Number One”,”Black City”, “Pretty Electric”, ou plus subtils et névropathes comme “Trapped In” et “The Truth Is Fucked”. Il y a aussi “I Walk On Broken Glass”, un truc tout lent, que je n’appellerais pas ballade, mais qui se situe plutôt du côté de Radiohead en plus flippant. L’album ne dépasse pas 40 minutes, et l’ on sent que le groupe est super à la bourre tout du long. (Moi aussi, mais ça n'a rien à voir)
Allez pour finir v'là un p'tit clip ici
Kaptendonc
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