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DAVID GILMOUR
"David Gilmour"
Columbia 1978



Voici encore quelque chose que je reécoute consciencieusement au moins une fois chaque hiver comme un précieux médicament contre le rhume, sans doute à cause de l'atmosphère très enneigée de la photo de pochette, avec au premier plan ce mec qui a l'air de franchement se les geler, et dont le nom est synonyme de: la moitié de Pink Floyd. (Eh oui !) Nous sommes en 1978, après le succès plutôt mitigé de l'album "Animals" (remember les cochons gonflables géants qui planaient au dessus des stades), et avant que ne déboule le fracassant chef d'oeuvre que fut "The Wall" (chronique dans L'Antre Du Metal N°14), le guitariste aux doigts de velours a décidé de prendre un peu de recul pour faire un album solo (démentant par là-même cette rumeur de "cure de désintoxication" qui circulait à l'époque). Entouré d'une poignée d'amis (un bassiste, un batteur, trois choristes et deux ingénieurs du son) et retranché dans un studio aussi sophistiqué que confidentiel (situé quelque part en France), il enregistre une dizaine de morceaux de sa composition (plus précisément 6 chansons et 3 instrumentaux) qui dévoilent toute l'ampleur de son talent. Evidemment ce n'est ni du Punk-Rock ni du Rythm'n'Blues, et il faut vraiment être dur de la feuille pour ne pas reconnaître la patte Pink Floyd dès les premières notes de la première plage du disque. Il y a même plusieurs morceaux qui semblent directement échappés de "Dark Side Of The Moon" ou de "Wish You Were Here", car même si Roger Waters n'a pas eu l'occasion d'intervenir sur ce projet, la plupart des ingrédients propres au groupe sont bel et bien présents: mélodies tranquilles, guitares planantes, longs soli en glissando, piano léger, choeurs féminins, échos...etc. La seule chose qui change vraiment c'est la longueur des morceaux, tous calibrés aux alentours de 5 minutes. Pas de dérives bruitistes ni de lyrisme à rallonge donc, mais des vraies chansons dont les paroles plutôt mélancholiques ("There's no way out of here", "Cry from the Streets", "I can't breathe anymore"...) s'accordent parfaitement au jeu de guitare très coulé dont Gilmour a le secret. La production est assez soignée, donnant à l'ensemble un son aussi élégant que feutré. Un album un peu intimiste si l'on peut dire, mais largement sous estimé (à mon avis), car il contient déjà tous les éléments de ce qui fait aujourd'hui le succès d'un groupe comme Anathema par exemple... C'est en tout cas très agréable à écouter en regardant les premiers flocons voltiger en tous sens et se plaquer silencieusement contre la vitre embuée qui vous sépare du froid et de la violence du monde.
A noter également que Monster Magnet a fait une reprise assez audacieuse de "There's no way out of here" sur son dernier album "Monotlythic Baby", (ce qui tendrait à prouver que Dave Wyndorf est un homme de goût).

J'espère que tu gardes bien des sauvegardes de toutes tes chroniques pour le cas où il arriverait malheur au forum... pas comme pour Integrity hein!