Within DVD Temptation

WITHIN TEMPTATION
“Mother Earth Tour”
(DVD)



Nous assistons à un mariage où il y a beaucoup de monde. C’est filmé par un neveu ou un cousin à moitié mongolien qui a reçu une caméra-vidéo pour Noël, le pauvre il l’a laissé tomber par terre pendant les vacances, mais heureusement il en avait une autre, offerte par Pif-Gadget, et c’est de celle-là dont il se sert ici: l’image est floue et sale, glaireuse et verdâtre, on se croirait en permanence au fond d’un potager au niveau de la plate-bande des épinards. Au bout de quelques minutes interminables où l’on ne distingue pas grand chose, la mariée apparaît, vêtue comme il se doit d‘une très longue robe blanche, et en la voyant tout le monde l’applaudit. On ne sait pas trop qui est le marié, peut-être le type chauve qui saute sur place à pieds joints, ou l’autre avec une coupe iroquois et une barbiche, ou celui qui a des vers-de-terre dans les cheveux, en tout cas ils sont tous vêtus de sombre et agitent des instruments de musique, sombres aussi. Le bruit qu’il font est épouvantable et recouvre presque totalement la voix de la mariée, on se demande même pourquoi elle chante, mais suis-je bête, c’est la messe bien-sûr, la messe de mariage, d’ailleurs les mélodies qu’elle entonne sont reprises en choeur par les fidèles réunis communément pour prier. Mais voici qu’il y a une brusque coupure, et maintenant la mariée à changé: elle arrive déguisée en gitane, c’est à dire vêtue d’une robe immonde, sans doute achetée au vide-grenier du village ou trouvée dans un dépotoir, elle s’est aussi peinturluré les yeux avec du cirage à chaussures. Elle se remet à chanter, peut-être sommes-nous à présent déjà au moment du repas de noces, et comme souvent il y a de la musique d’ambiance, mais là plutôt que d’avoir embauché un orchestre professionnel pour animer la soirée, ils ont préféré faire tout eux-mêmes, ça fait des économies. On ne peut pas vraiment prétendre que c’est la super-ambiance, d’autant plus que les spots clignotent trop fort, et qu’il y a de la fumée partout. Les convives ont pourtant l’air ravis, d’autant plus que la mariée se met à se contorsionner dans tous les sens et à faire des tas de gestes étranges à l’aide de ses bras nus, peut-être qu’elle a un peu trop bu de champagne. Mais là tout à coup clac, on se retrouve de nouveau dans la séquence de la messe, où la mariée est à nouveau en blanc, elle interprète d’autres chants, assez ennuyeux il faut le dire, et au passage on constate que le fameux neveu cinéaste en herbe n’est vraiment pas un as du montage, mais on lui pardonne, vu qu’il est quand même pas mal mongol sur les bords. Et voilà, ça recommence, on voit encore une fois la mariée toute déguisée en souillon, avec cette robe pourrie et son barbouillage occulaire, et cette fois elle est vraiment bourrée comme une vache et chante n’importe comment. Heureusement une autre femme vient lui prêter main-forte, elle est très grosse et habillée en noir, c’est peut-être sa mère, ou sa belle-mère. Des applaudissements fusent de partout, et l’on comprend que les invités ne se sont pas gênés pour se torcher copieusement et vider toutes les bouteilles qui trainaient dans le coin. L’ambiance est d’ailleurs assez déglinguée, même la caméra, déjà pas très stable au départ, bouge de plus en plus, et à la fin il y a un terrible mixage entre des scènes de la messe et des scènes du banquet, où la mariée à l’air de changer de robe toutes les nanosecondes, c’est parfaitement ridicule, d’autant plus qu’elle interprète toujours la même chanson, comme si c’était du play-back depuis le début. En conclusion, on peut dire que nous avons là un joli petit film amateur, qui malgré quelques imperfections qu’on pardonnera aisément, ravira petits et grands lors de longues soirées familiales ou entre amis, en grignotant des chips au cumin ou des tranches de clafoutis.