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Message  Kaptendonc Sam 8 Sep - 15:13

CLUTCH
“From Beale Street to Oblivion”

DRT 2007
style: Clutch

CLUTCH Clutchojk6

Voilà au moins un groupe qui n’a pas besoin d’attention médiatique pour être bruyant et brillant, me suis-je dit en passant la cinquième vitesse et en positionnant le volume du lecteur-CD sur 9, au-delà les vitres vont se fissurer, me suis-je dit encore, car depuis que Clutch tourne en boucle dans ma bagnole, c’est devenu un véritable bonheur d’aller au boulot, et encore plus d’en revenir. Clutch ? Oui, sans doute à cause de ce nom qui fait penser à une marque de lessive ou de chewing gum, et le logo tout autant, j’avoue que j’ai longtemps manifesté un réel désintérêt à leur égard, je suis même carrément passé à côté durant des années, c’est à dire passé à côté de 10 albums, fallait-il que je fusse aveugle et sourd ! Mais il n’est jamais trop tard pour une séance de rattrappage digne de ce nom, en l’ocurence avec le dernier album, le bien nommé “From Beale Street to Oblivion” (Beale Street est cette fameuse rue de Memphis où, dit-on, est né le Rock’n’Roll) et la baffe immense qui l’accompagne, car c’est sans exagérer un album à classer parmi ceux qu’on installe sur une étagère particulière, serré entre deux cactus.

Le Maryland n’est pas assez au Sud pour qu’on y joue du Rock Sudiste, pourtant cette influence est remontée jusque là, et les mecs de Clutch y ont trempé leurs cordes de guitares, tandis que du Nord leur est parvenu un typhon de Doom qui leur a fait pousser leurs barbes jusque par terre. Ainsi ont ils découvert une combinaison efficace pour farcir leurs albums de gigantesques RIFFS propulsés au propergol, et les truffer de soli aussi habiles et gracieux que des cercopithèques catharinien à longues queues dévalant les arbres. On pourait dire que c’est du Stoner mais mieux, ou du Blues mais lourd, ou du Heavy Metal mais sculpté dans les rochers. Et pas seulement ça, car il y a chez Clutch un authentique talent de composition, d’agencement et de réglage minutieux de chaque instrumement, même la batterie semble dirigée par Herbert Von Karajan. Sur cet album en tout cas, on sent le professionnalisme et quelque chose d’autre aussi, une sensibilité artistique rare, qui place immédiatement ce groupe à l’écart de tout autre évoluant sur le même terrain. D’ailleurs il n’est pas de comparaison permise, ni avec Kyuss ni avec Corrosion of Comformity, ni avec Queens of the Stone Age...etc, parce que le son de Clutch est unique, et il faut presque remonter jusqu’aux premiers disques de ZZTop ou des groupes anglais comme Cream et Taste pour y trouver une filiation, mais le faut-il ?

L’atmosphère, voilà ce qui saute aux oreilles avant tout, et en ce sens chaque morceau de cet album est une surprise, un émerveillement qui manque souvent de me faire quitter la route. La voix de camionneur de Neil Fallon est monstrueuse, imbibée non pas de bière bon-marché, mais d’un gouleyant et aromatique Bourbon de vingt ans d’âge, au moins. Je n’ai pas encore eu le temps d’étudier à fond les lyrics, en conduisant ce n’est pas facile, mais on devine par-ci par-là des histoires assez proches des habituelles préoccupations de Nick Cave, en plus violent sans aucun doute. Mais dans le fond ça reste du Blues, ça reste l’Amérique profonde, on ne renie pas impunément ses racines, et Clutch, comme peut-être Mastodon dans un tout autre style, possède cet avantage d’avoir pu rester calé dans le sillon de ses ancêtres, je veux dire par là qu’on ne ressent rien d’artificiel dans cette musique, tout y est aussi pur et sincère qu’un cantique anonné par des vieilles dames à la messe du dimanche, sauf que là il pleut des enclumes, des marteaux et des burins. “Powerplayer” est par exemple un morceau qui résume bien toute l’affaire: “I’m not giving you attitude, I just want another drink”. Et voilà, et s’il y a de l’harmonica sur certains morceaux, c’est pour nous rappeler que cet instrument est aussi constitué de Métal, et pas uniquement réservé à Bob Dylan et Francis Cabrel, si vous voyez ce que je veux dire. Allez, il est l’heure de redémarer le moteur, et entre “You can’t stop the Progress” et “Mr. Shiny Cadillackness”, il s’écoulera un sacré bon moment.
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