[P-B 002] Gilmour > On an island
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[P-B 002] Gilmour > On an island
DAVID GILMOUR
“On an Island”
EMI 2006
Style: aquarelle
Il y a deux sortes de gens: ceux qui s’accrochent à l’idée que l’humanité bénificiera encore d’un album de Pink Floyd avant la fin du monde, et ceux qui pensent que ce n’est vraiment plus la peine d’espérer quoi que ce soit de ce côté-là, le résiduel du groupe n’étant plus capable que de reconstituer en live des albums du passé, à la note près, dans des stades, et qu’il vaut mieux alors se tourner vers ce que peuvent nous mettre dans les oreilles certains membres isolés, mais pas inactifs, du grand flamand rose, et parmi lesquels c’est le guitariste David Guilmour qui demeure le plus inspiré, le plus créatif, et le moins disposé à nous décevoir.
Son nouvel album est dans les bacs depuis plus d’un mois, et je suis surpris de constater qu’on n’en parle pas beaucoup, même sur la plupart des sites prog ou assimilés, alors qu’il mériterait qu’on en dise beaucoup de bien, et encore ce serait un minimum, car “On an Island” s’inscrit tellement bien dans la continuité de “A Momentary Lapse of Reason” et “The Division Bell” qu’on pourraît croire que c’est vraiment ça LE nouvel album de Pink Floyd, même s’il y manque les 3/4 des membres, cela dit le clavieriste Richard Wright participe à deux morceaux, et l’on trouve aussi quelques invités prestigieux comme Robert Wyatt, David Crosby et Graham Nash qui y ajoutent leurs voix, ainsi que Phil Manzanera à la production, mais c’est le compositeur polonais Zbigniew Preisner, plus connu pour ses musiques de film, qui s’est chargé des arrangements orchestraux, et on ne peut vraiment pas dire que c’est là un mauvais choix, bien au contraire, si vous avez vu “Bleu” de Kieslowski, vous n’avez sûrement pas oublié son superbe soundtrack.
Et curieusement c’est aussi une teinte bleutée qui semble colorer cet album, pas uniquement à cause de la pochette ou du morceau “The Blue”, mais aussi du fait que l’atmosphère qui s’y installe dès le début est à la fois aquatique et aérienne, donc profonde et translucide, comme le spaceland pinkfloydien que l’on connaît, mais avec un peu plus de quiétude ou disons de spiritualité, la voix de Gilmour étant toujours chargée d’énormément d’émotion, un mélange de tristesse lascive et de sérénité que renforcent la pureté du son et la richesse instrumentale (saxophone sur “Red Sky at Night”, piano sur “A Pocketful Of Stones”, drum-samples sur “This Heaven”), quant à sa guitare, elle n’a sans doute jamais sonné aussi brillamment, surtout lorsqu’elle s’envole dans des exercices de haute-voltige et de grands vertiges qui traversent chaque morceau comme autant de vagues gigantesques, et on dirait alors que le terme “solo de guitare” a été inventé juste pour ça, pour définir ce qui se passe précisément à ce moment-là, quand vraiment rien d’autre ne peut remplacer cette magie électrifiée que la distorsion étire vers les hauteurs spatiales qui vous renversent la tête en arrière et vous font apercevoir d’hypnotiques étoiles, tandis que la mélodie continue à vous bercer.
Bien sûr on pourrait presque être tenté de dire que cet album est trop “joli”, et même un peu fleur bleue sur les bords, surtout avec un visuel qui fait très publicité pour assurances, et ne parlons pas des images carrément gniangnian qui illustrent le livret (chevaux de Camargue, enfant qui dansent autour d’un moulin, couple sur une plage, vol de goélands, biches au crépuscule, phare breton et petit voilier...), mais il faut quand même se rappeler que David Gilmour a passé le cap de la soixantaine, un âge où les gens “normaux” s’arrêtent de travailler, pour aspirer à une fin de vie peinarde et sans problèmes, si ce n’est au niveau de la dentition, du transit intestinal et de la prostate, alors c’est sûr que le titre “On an Island” est assez clair en ce qui concerne les projets d’avenir de Mr Gilmour: envoyer tout le monde au diable et mettre les voiles pour aller couler des jours tranquiles sur une petite île où seuls les oiseaux vous réveillent le matin, et qui ne voudrait pas en faire autant, franchement ? au moins voilà quelqu’un qui a l’humilité de ne pas se la jouer rock-star à cheveux blancs et lifting au botox qui fait la tournée des restaus de luxe avec ses groupies, ses paparazzi et ses lignes de coke, et bref là on est quand même un peu plus proche du rêve de monsieur-tout-le-monde, au niveau prévoyance-retraite, même si monsieur-tout-le-monde ne va pas forcément écouter David Gilmour, dommage... enfin pour en revenir au livret je précise qu’il est imprimé sur du papier recyclé, très écolo donc, avec une belle reliure en tissu collé, ce qui fait de cet album un objet précieux et distingué que les téléchargeurs endurcis ne pourront jamais obtenir, je vous conseille en tout cas de l’acheter, ça vaut le coup, et puis de ne pas l’écouter tout seul sur votre île déserte virtuelle, mais plutôt de le partager avec quelqu’un que vous aimez.
“On an Island”
EMI 2006
Style: aquarelle
Il y a deux sortes de gens: ceux qui s’accrochent à l’idée que l’humanité bénificiera encore d’un album de Pink Floyd avant la fin du monde, et ceux qui pensent que ce n’est vraiment plus la peine d’espérer quoi que ce soit de ce côté-là, le résiduel du groupe n’étant plus capable que de reconstituer en live des albums du passé, à la note près, dans des stades, et qu’il vaut mieux alors se tourner vers ce que peuvent nous mettre dans les oreilles certains membres isolés, mais pas inactifs, du grand flamand rose, et parmi lesquels c’est le guitariste David Guilmour qui demeure le plus inspiré, le plus créatif, et le moins disposé à nous décevoir.
Son nouvel album est dans les bacs depuis plus d’un mois, et je suis surpris de constater qu’on n’en parle pas beaucoup, même sur la plupart des sites prog ou assimilés, alors qu’il mériterait qu’on en dise beaucoup de bien, et encore ce serait un minimum, car “On an Island” s’inscrit tellement bien dans la continuité de “A Momentary Lapse of Reason” et “The Division Bell” qu’on pourraît croire que c’est vraiment ça LE nouvel album de Pink Floyd, même s’il y manque les 3/4 des membres, cela dit le clavieriste Richard Wright participe à deux morceaux, et l’on trouve aussi quelques invités prestigieux comme Robert Wyatt, David Crosby et Graham Nash qui y ajoutent leurs voix, ainsi que Phil Manzanera à la production, mais c’est le compositeur polonais Zbigniew Preisner, plus connu pour ses musiques de film, qui s’est chargé des arrangements orchestraux, et on ne peut vraiment pas dire que c’est là un mauvais choix, bien au contraire, si vous avez vu “Bleu” de Kieslowski, vous n’avez sûrement pas oublié son superbe soundtrack.
Et curieusement c’est aussi une teinte bleutée qui semble colorer cet album, pas uniquement à cause de la pochette ou du morceau “The Blue”, mais aussi du fait que l’atmosphère qui s’y installe dès le début est à la fois aquatique et aérienne, donc profonde et translucide, comme le spaceland pinkfloydien que l’on connaît, mais avec un peu plus de quiétude ou disons de spiritualité, la voix de Gilmour étant toujours chargée d’énormément d’émotion, un mélange de tristesse lascive et de sérénité que renforcent la pureté du son et la richesse instrumentale (saxophone sur “Red Sky at Night”, piano sur “A Pocketful Of Stones”, drum-samples sur “This Heaven”), quant à sa guitare, elle n’a sans doute jamais sonné aussi brillamment, surtout lorsqu’elle s’envole dans des exercices de haute-voltige et de grands vertiges qui traversent chaque morceau comme autant de vagues gigantesques, et on dirait alors que le terme “solo de guitare” a été inventé juste pour ça, pour définir ce qui se passe précisément à ce moment-là, quand vraiment rien d’autre ne peut remplacer cette magie électrifiée que la distorsion étire vers les hauteurs spatiales qui vous renversent la tête en arrière et vous font apercevoir d’hypnotiques étoiles, tandis que la mélodie continue à vous bercer.
Bien sûr on pourrait presque être tenté de dire que cet album est trop “joli”, et même un peu fleur bleue sur les bords, surtout avec un visuel qui fait très publicité pour assurances, et ne parlons pas des images carrément gniangnian qui illustrent le livret (chevaux de Camargue, enfant qui dansent autour d’un moulin, couple sur une plage, vol de goélands, biches au crépuscule, phare breton et petit voilier...), mais il faut quand même se rappeler que David Gilmour a passé le cap de la soixantaine, un âge où les gens “normaux” s’arrêtent de travailler, pour aspirer à une fin de vie peinarde et sans problèmes, si ce n’est au niveau de la dentition, du transit intestinal et de la prostate, alors c’est sûr que le titre “On an Island” est assez clair en ce qui concerne les projets d’avenir de Mr Gilmour: envoyer tout le monde au diable et mettre les voiles pour aller couler des jours tranquiles sur une petite île où seuls les oiseaux vous réveillent le matin, et qui ne voudrait pas en faire autant, franchement ? au moins voilà quelqu’un qui a l’humilité de ne pas se la jouer rock-star à cheveux blancs et lifting au botox qui fait la tournée des restaus de luxe avec ses groupies, ses paparazzi et ses lignes de coke, et bref là on est quand même un peu plus proche du rêve de monsieur-tout-le-monde, au niveau prévoyance-retraite, même si monsieur-tout-le-monde ne va pas forcément écouter David Gilmour, dommage... enfin pour en revenir au livret je précise qu’il est imprimé sur du papier recyclé, très écolo donc, avec une belle reliure en tissu collé, ce qui fait de cet album un objet précieux et distingué que les téléchargeurs endurcis ne pourront jamais obtenir, je vous conseille en tout cas de l’acheter, ça vaut le coup, et puis de ne pas l’écouter tout seul sur votre île déserte virtuelle, mais plutôt de le partager avec quelqu’un que vous aimez.
Kaptendonc- Diplomé
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Localisation : partout
Date d'inscription : 17/09/2004
Re: Gilmour
Kaptendong a écrit: (...) de le partager avec quelqu’un que vous aimez.
je l'ai partagé avec mon meilleur pote qui vénère gilmour et pink floyd
mouais j'ai pas été convaincu par ce que j'ai entendu, l'album débute pas trop mal, ça pourrait être une séquelle de Pink Floyd, mais alors la deuxième moitié de l'album pfffh somnifère, musique d'ascenseur je sais pas comment nommer ça... enfin pour moi c'est le moins bon truc que j'ai entendu du monsieur...
l'analogie avec la retraite du pépé est bien vu, comme tous ces vieux ils pompent leur frics de ce qui bossent pour se la couler douce
Cardinal-Sin- Elève
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Localisation : Swiss
Date d'inscription : 04/01/2005
Re: Gilmour
T'es un peu dur là je trouve, mais bon s'ils passaient ça dans mon ascenceur ce ne serait pas pour me déplaire !Cardinal-Sin a écrit: musique d'ascenseur
Kaptendonc- Diplomé
- Nombre de messages : 541
Localisation : partout
Date d'inscription : 17/09/2004
Re: [P-B 002] Gilmour > On an island
Pourtant fan du Floyd et de Gilmour, cet album m'a déçu, les premiers titres sont pourtant agréables à l'oreille mais très vite cet album devient lassant.... dommage.
Je pense que s'il n'y avait pas le nom de Gilmour inscrit sur la pochette, cet album se serait fait descendre en flèche
Je pense que s'il n'y avait pas le nom de Gilmour inscrit sur la pochette, cet album se serait fait descendre en flèche
pascalj- Novice
- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 02/06/2006
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