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[P-B 002] J. Mellencamp > Scarecrow

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Message  Kaptendonc Dim 2 Avr - 20:15

JOHN COUGAR MELLENCAMP
“Scarecrow”

Mercury/Polygram 1985
Style: Rock

[P-B 002] J. Mellencamp > Scarecrow Jcm3fx

En entendant l’ignoble James Blunt monopoliser de ses vocalises de fausset toutes les stations de mon auto-radio, je me suis demandé où sont passés les vrais chanteurs américains d’antan, ceux dont les voix faisaient vibrer la chaleur nocturne des eighties: Bob Seger, Mytch Ryder, Southside Johnny, Graham Parker, et bien sûr aussi John Mellencamp, surnommé “cougar” à cause de son timbre rugissant, et qui, contrairement aux autres que j’ai cités, préférait traîner ses bottes à travers les prairies de l’Indiana plutôt que dans les grandes villes modernes de la côte Est. Sur la pochette de “Scarecrow”, il pose en cow-boy mélancolique avec une coiffure rebelle et un regard perdu de l’autre côté d’une clôture de barbelés sur lequel il s’appuie comme pour en éprouver la solidité. Dans la grisaille de l’arrière-plan, on distingue un tracteur flou et un épouvantail qui donne son titre à l’album. Le scarecrow est aux Etats-Unis bien plus qu’un élément du paysage, c’est un véritable symbole du monde rural, un accessoire emblématique dont le cinéma d’horreur ne s’est d’ailleurs pas privé de mettre à toutes les sauces. Ici sa silhouette plus effilochée que vraiment menaçante laisse trainer son ombre sur des refrains bien amers (“Rain on the scarecrow, blood on the plow, and son I’m sorry, there’s no legacy for you”) qui évoquent le quotidien des gens du Midwest, leurs espoirs enfuis et leurs illusions perdues, mais sans jamais tomber dans le melo larmoyant. C’est même plutôt sous l’aspect d’une sévère révolte Rock’n’Roll que Mellencamp nous peint le tableau gris d’une Amérique en perdition (“And the face of a nation keeps changin’ and changin’, the face of a nation, I don’t recognize it no more”), en y portant un jugement lucide et dur mais parfois trempé d’un zeste d’humour grinçant (“Well I was born in a small town, and I can breathe in a small town, gonna die in a small town, and that’s prob’ly where they’ll bury me”) et copieusement rythmé par les accords d’un efficace mélange de hard-Rock et de Folk-Rock livré toutes guitares sonnantes, auquel se joignent trompettes et saxo sur “Justice and Independance 85” et partout de généreux backing vocals dont certains ne proviennent pas de n'importe qui (Rickee Lee Jones sur “Between a Laugh and a Tear”), ce qui contribue à donner à cet album un aspect chaleureux et tonifiant comme un alcool de grains vieilli dans des barriques de très bon bois. Entre Bruce Springsteen période “Born in the USA” et un Aerosmith de derrière les fagots, la musique de John Mellencamp n’est évidemment pas de celles qu’on écoute religieusement les oreilles collées aux enceintes, mais plutôt comme fond sonore pour jouer aux cartes avec des motards dans la salle enfumée de l’unique café d’une ville de province, quand il pleut et que tout va de travers.
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